Debout Sur Le Zinc au Zénith : oui, vraiment au Zénith !

*Les photos proviennent d’autres concert, je n’en suis pas l’auteur… Pas assez bien placée pour en faire de belles samedi soir et pas le bon matos*

2003 ! 9 ans sans les voir. On a bien changé (quoi que), eux aussi. Impressionnées et heureuses de les retrouver là, après les avoir vu quasiment débuter fin des années 90 dans des pubs rambolitains (78) ou des Fêtes de la musique du côté de Torcy (77). Une première pour moi au Zénith de Paris : une fosse et une partie « sièges » sur l’arrière et les côtés. Arrivées quelques minutes avant le début de la première partie, bonne ambiance, des familles, de joyeux drille et des cornemuses parmi nous. La soirée s’annonce très sympa.

La lumière s’éteint, et un jeune homme « casquette de Gavroche et guitare acoustique » apparaît sur la scène, rejoint petit à petit par un percussionniste, un clavier, un contrebassiste/bassiste, et une deuxième guitare. On est tout de suite dedans et au bout de 21 grammes et de Mon Paris, on en redemande. C’est rythmé, oriental par moment, reggae à d’autres. Voilà Jali, chanteur belge de 22 ans, à la voix chaude et aux accents de Ben l’Oncle Soul, mais pas dans le même registre. Lui, c’est la folk son truc. Super agréable, je continue à chercher dans ma tête, il y a quelque chose de familier, mais quoi ? Sur scène, de la présence, du rythme. Et le monsieur est à l’aise avec nous. Il joue admirablement son rôle de chauffeur de place. 5/6 morceaux s’enchaînent à une vitesse folle. Là, le mystère se lève : il nous quitte sur l’Espanola. LA chanson que j’ai dans la tête et dans le cœur depuis quelques temps ! Frisson de la bonne surprise de découvrir sur scène le visage de cette voix que je kiffe, y a pas d’autres mots. Stéphanie, à mes côtés, est tout aussi conquise. Son premier album s’intitule Des jours et des lunes. Jali, on t’aime et on va te suivre !

Il faut que je vous raconte l’intermède entre cette très bonne première partie et l’arrivée de nos héros du jour. Un écran descend sur la droite de la scène et débute alors une série de bandes-annonces de ciné. Première fois qu’on voit ça toutes les deux en concert… Et on a le sentiment que ça n’a pas vraiment sa place, là, maintenant, tout de suite. En plus, le son sort uniquement des enceintes à gauche de la scène. Images à droite, son à gauche, un seul mot me vient : désagréable ! Et le pompon, la BA de Devil Inside, film genre l’Exorciste mais en très mauvais, avec des déboîtages d’os et autres scarifications sataniques. Parenthèses fermées, c’était juste bizarre et un peu crispant. Si quelqu’un a déjà vu ça dans un concert, qu’il parle maintenant ou…

Le club des "7", pour de nouvelles aventures au-delà de la musique et des mots 🙂

A partir de ce point, ce n’est que l’amour et l’émotion qui vont parler. ILS apparaissent sur scène, tout de noir vêtus. Tous mes souvenirs remontent d’un coup. Ils sont comme leur dernier album La fuite en avant : bonifiés par le temps, beaux et charismatiques. Et quand je dis beaux, point de considération purement esthétique (encore que ;)). Ce qu’ils sont, leur talent, leur énergie les rendent beaux. Et la voix de Simon m’emporte à nouveau : chaude, envoûtante, touchante. Là où ils ont raison, c’est qu’ils ont su se renouveler et écrire avec leur expérience de la vie, de la scène, de la musique. Et au milieu de ça, ils glissent intelligemment des chansons des débuts, comme une reprise de La Déclaration en communion avec un public ne formant qu’un énorme chœur (et un énorme cœur aussi :)). Pas de listes complètes, je n’en serais pas capable. Des moments forts, je retiens l’ouverture fidèle à l’album de Sur le fil, puis le ton monte avec des versions beaucoup plus rock de La fuite en avant et de Comme un frisson, avec beaucoup plus de percus et de batterie que sur l’album. C’est indéniablement un groupe de scène, qui prend toute son ampleur en dehors d’un studio et qui donne tout face à nous.

Et ce n'est qu'un aperçu de leurs petites merveilles ^^

Et avec eux, les instruments vivent, acoustiques/ électriques cohabitent, sans cacophonie : accordéon, violon, trompette, clarinette, contrebasse (William, tu es notre Dieu!!), xylophone, vielle à roue… Oui, je le proclame haut et fort : la mandoline est indéniablement rock, tout comme le banjo ! De l’Orient, au jazz manouche tendance folklore de l’Est, en passant par une pointe de celte, on voyage loin, et on voyage bien. Dans le temps aussi parfois, avec des rythmiques très années 80 tendance rock français, mais celui qui a bien vieilli. Et la touche en plus avec des guests qu’on adore : Fred, chanteur des Ogres de Barback pour une reprise d’une collaboration sur le premier album de Pitt’Ocha (série d’albums pour enfants qui ne les prend pas pour des nunuches; parents, foncez les acheter! ;)). Et Aldebert (au casino de Paris le 31 mars, pensée pour toi Charly 😉 ) qui a invité Simon sur une chanson de son dernier album. Pour finir, au tuba, Samuel, le frère de Fred, toujours les Ogres de Barback. Que du réjouissant en somme. Nos yeux pleins d’étoiles brillent encore…

Et ils mènent la danse, nous emportant dans des chorégraphies simplissimes mais entraînantes. Au final, un bel effet visuel dans la salle. J’ai vue de la joie chez les gens, du bonheur sans limite, un public bon enfant, dansant le rock ou des sarabandes entre amis. Au passage, je dois dire que je suis frappée par l’impact de la campagne de prévention des 5 fruits et légumes par jour. Non, je ne déraille pas, je vous jure qu’il y a un rapport avec les phrases précédentes : les Wriggles et leurs doutes sur la ratatouille dans Pourquoi, Oldelaf et son réquisitoire contre La jardinière de légumes et maintenant Les Petit Pois de Debout Sur Le Zinc. Oui, vous avez bien lu, et nous voilà passer de marée humaine à potager plein de petits pois ! Et on le fait de bon cœur. Ainsi que des J’ai! proclamés par la foule à n’en plus finir sur le morceau du même titre.

Les yeux et les z'oreilles ^^

Du début à la fin, ce concert est pensé, du fil conducteur rafraîchissant et absorbant, aux mises en scène où ils ne se prennent pas au sérieux avec un professionnalisme évident. La fraise sur mon cupcake : le visuel et les lumières. Sublimes de bout en bout, avec des moments extraordinaires où les membres du groupe jouent avec des éclairages jaunes ou blancs partant de derrière la scène, les traversant, ombres implacables, quasi immobiles, instruments mis en valeur. C’est fort, ils ont encore grandi dans nos cœurs. Comme ces quelques instants entre deux rappels, une scène vide hantée par les derniers accords, avec juste une mise en lumière du violon et de la trompette de Simon sur leurs portants…Une magnifique photo à faire de l’âme d’un artiste.

Et comme je suis trop sympa: deux extraits de leur dernier album (mais faut les voir en concert, ils sont déchaînés ;))


Albums à découvrir absolument du premier au plus récent : Debout Sur le Zinc, L’homme à tue-tête, Des singes et des moutons, Les promesses, Récréations, De Charybde en Scylla, La Fuite En Avant…

 Dates et infos sur le groupe:

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Roseline

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