Much ado about nothing – Wyndham’s Theatre Ou comment bien choisir sa sortie de métro permet de bonnes surprises.

Londres, Leicester square station. Je n’ai qu’un but : rejoindre le temple geek londonien, Forbidden Planet. Pas très douée pour m’orienter, je prends une sortie sans faire attention à où elle pourrait me mener. Et j’ai bien fait. Car enfin à l’air libre, je ne vois qu’une chose : le Wyndham’s Theatre. Enfin, plutôt les noms et affiches qui ornent le théâtre : Catherine Tate et David Tennant.

Pour beaucoup, ces noms ne vous diront rien, et ne vous arracheront pas même un sourire. Pour les gens comme moi (les fans de Doctor Who), la simple évocation de ces noms pourraient vous faire hurler une série de OMAGADOMAGADOMAGAD ! Parce que le Sieur Tennant n’est autre que l’une des incarnations du fameux Docteur (la dixième plus précisément, d’où le surnom affectueux de Ten). Quant à la donzelle, il s’agit de la plus drôle des compagnes du Docteur (au sens Noble du terme). En m’approchant un peu, une affiche m’annonce que tous les jours à 10h30 un tirage au sort à lieu avec en jeu 20 places de catégorie 1 pour £10. Pour pouvoir participer, faut être sur place à 10h.

Vous vous doutez bien que si je fais cet article, c’est parce que le lendemain, j’étais sur place à l’heure prévue et que mon petit ticket 181 a été tiré.

Mais en fait, de quoi ça parle cette pièce ?

Much ado about nothing (Beaucoup de bruit pour rien en français), est une comédie romantique de Shakespeare. Un peu le Coup de foudre à Nothing Hill de l’époque en fait.

Don Pedro (Adam James) Prince d’Aragon vient rendre visite à son ami Leonato (Jonathan Coy) Gouverneur de Messina. Il est accompagné de Claudio (Tom Bateman, délicieux en naïf amoureux) qui tombe immédiatement amoureux de Hero (Sarah MacRae)  fille de Leonato. Mais Don Jon (Elliot Levey, horrible traitre dont la voix trahit toute la félonie), frère bâtard du Prince Pedro est jaloux et va semer les graines de la jalousie dans l’esprit de Claudio ruinant le jour de son mariage et portant ainsi atteinte à l’honneur de Hero. Au milieu de tout ça on trouve Benedict (David Tennant) et Beatrix (Catherine Tate), vieilles connaissances taquines toutes deux persuadées que l’amour et le mariage ne sont qu’une vaste escroquerie. Bien entendu, l’honneur sera sauvé, les méchants punis et les deux blasées seront frappées par la flèche de Cupidon (ou plutôt par les complots de leurs amis pour les faire tomber amoureux l’un de l’autre)

La pièce a ici été replacée dans les années 1980, lui donnant un coté kitsch permettant un certain nombre de références aux icônes de l’époque. Sur la scène tournante trônent 4 immenses colonnes, et un air de plage et d’été est là pour replacer Messina sur la côte sicilienne. Le ton est donné, il faut rendre à la pièce et à Shakespeare son côté populaire,  loin de l’élitisme auquel il peut être associé aujourd’hui.

Plus que les décors, la musique tient une place essentielle, ancrant encore plus la pièce dans les 80’s.

Et finalement, ce choix de déplacer l’action dans une époque plus proche de nous n’est pas une mauvaise idée car les mots de Shakespeare sonnent résolument modernes dans la bouche des comédiens, qui tous autant qu’ils sont, sont excellents. Sérieusement. Ils sont monstrueux !

Sans être une experte du théâtre, j’ai pu voir jouer quelques pièces de tout style. Aucune jusqu’à présent ne m’avait fait ça. Parce que même si c’est une comédie, ce n’est qu’un choix de l’auteur. La même histoire aurait pu être avoir un angle seulement tragique. Ici, les deux se mêlent pour notre plus grand plaisir. L’humour est là, mais les émotions aussi. Oui j’ai pleuré. Jonathan Coy en père bouleversé et trahi, Catherine Tate prête à tout pour laver l’honneur de sa cousine, Tom Bateman en amoureux blessé. Tous m’ont arraché des larmes. Vraiment. J’ai vibré avec eux comme je ne l’ai jamais fait avec des comédiens français.

J’ai ri aussi, parce ça reste quand même une comédie. Là pour le coup c’est vraiment le Tate and Tennant Show. On retrouve toute l’alchimie qu’ils avaient dans le TARDIS. Ils se font plaisir, même avec quelques cheap jokes jouant sur le visuel (David Tennant enduit de peinture, Catherine Tate emportée dans les airs par erreur) mais, qui grâce à leur plaisir d’être sur scène et leur talent, marchent à tous les coups.

Bien sûr, je ne suis pas objective, mais là ce n’est pas la fan girl qui parle, promis. J’ai à peine gloussé en voyant Tennant en mini jupe dévoilant des jambes dont nous devrions toutes être jalouses. J’ai même pas hurlé OMG J’AI TEN DEVANT MOI !!! Nan, je me suis dit que j’avais la chance de voir une super pièce avec une magnifique galerie de comédiens. Je me suis dit que ça faisait du bien de rire autant, de pleurer, de vibrer. Je me suis dit que Shakespeare était vraiment très doué. Je me suis dit que le théâtre, c’était vraiment magique, et que cette salle bleue, m’avait fait voyager en 1980, en 1600 aussi. Je me suis dit que toutes les blue box pouvaient nous emmener plus loin qu’on ne le pense et que le théâtre aussi c’est Bigger on the inside.

Et si vous aussi vous voulez y aller, courrez dans l’Eurostar avant le 3 septembre ! Sinon, le livre est disponible dans toutes les librairies et une très bonne adaptation (selon les dires) a été faite par Kenneth Branagh en 1993.

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Mélanie

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2 commentaires pour Much ado about nothing – Wyndham’s Theatre Ou comment bien choisir sa sortie de métro permet de bonnes surprises.

  1. Yeles dit :

    J’ai laissé mon coeur au Wyndham’s Theatre le 21 mai 2011. J’avais loupé Hamlet. Je n’ai pas loupé cette pièce et je ne regrette pas une seule livre dépensée pour l’occasion. La BO (et les savoureuses chansons en duo de David et Catherine) tourne en boucle et je me suis bien entendu jetée sur la VOD de la pièce dès le 13 décembre ^^
    Et j’ai cramé les dernier neurones qui me restaient quand, le 4 septembre 2011, j’ai pu approcher David à la sortie des artistes (chose qui avait été impossible en mai) et ce, avec mon gnome qui pouvait enfin rencontrer SON docteur (oï, c’est aussi celui de maman). Pour tout ceux qui souhaitent voir la pièce : allez sur le site de Digital Theater.

  2. Je suis jalouse! J’aurai adoré l’approcher. En même temps ça n’était pas prévu que j’y aille, et j’ai déjà eu une telle chance que je ne vais pas me plaindre. Ca a du être génial pour ton gnome!

Alors, vous en pensez quoi? ;)